Karine
Karine, 48 ans Assistante de direction, contrôle des mots et montée calculée
Dans la journée, je filtre.
Je reformule.
Je choisis chaque mot.
C’est mon métier. Assistante de direction.
Savoir dire beaucoup sans en dire trop.
Tenir une conversation propre, cadrée, efficace.
Au téléphone, j’utilise exactement la même mécanique.
Sauf que l’objectif change.
Je commence toujours calmement.
Un ton neutre. Des phrases nettes.
Rien qui déborde.
Puis je glisse un détail.
Une précision inutile.
Un mot un peu trop appuyé.
Et je recommence.
Je ne brusque jamais.
Je laisse l’autre croire qu’il contrôle.
En réalité, je pose chaque pièce une par une, jusqu’à ce que le dialogue prenne une autre direction. Plus intime. Plus tendue. Beaucoup plus engageante.
Ce que j’aime, c’est la bascule silencieuse.
Le moment où l’échange est encore poli en apparence, mais où la respiration change déjà.
Où la voix d’en face ralentit.
Où les réponses deviennent plus courtes.
Je n’ai pas besoin d’en faire trop.
Je préfère les petites touches.
Les phrases bien placées.
Celles qui restent dans la tête.
Si tu apprécies les conversations qui évoluent sans bruit, qui s’épaississent mot après mot, tu comprendras vite pourquoi ce type d’échange trouve sa place dans le sexe au téléphone.
Avec moi, rien n’est vulgaire au départ.
Mais tout finit par devenir très clair.
Je ne force jamais une conversation.
Je la fais simplement glisser là où tu n’avais pas prévu d’aller.


